Biographie

Jean-Paul Loubes vit et écrit à Andernos. Anthropologue, architecte, il a enseigné à l'Ecole d'Architecture de Bordeaux et à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS-Paris). Il a entrepris depuis une vingtaine d'années un vaste parcours de l'espace chinois qu'il s'emploie à cerner au coeur même de la Chine de Segalen (Maisons Creusées du Fleuve Jaune, Ed.Créaphis,1989, ou Voyage dans la Chine des cavernes, Ed.Arthaud, 2003). Sur les Routes de la soie, il observe la confrontation dure de la civilisation chinoise avec celle des peuples périphériques, du Turkestan (mais qui connaît les Ouigours ?), de l'Amdo ou du Tibet. En 1996, il est à l’origine de la fondation de l’Observatoire de l’Architecture de la Chine Contemporaine (Ministère de la Culture) dont il est le premier Directeur. Ses pérégrinations d'architecture sont avant tout l’une des formes que peut prendre le voyage. La confrontation avec le réel interdit tout exotisme et tout émerveillement béat. En 2003 il a créé la revue Goéland–Poésie .

 

Dans le recueil de nouvelles Tout n’est pas si noir, il tente de frayer le chemin pour un « pessimisme actif » dans une époque qui nous maltraite. Je ne suis pas Jack Kérouac nous mène dans un voyage dans deux dimensions : voyage dans le temps, celui de la vie pathétique de Jack Kérouac, figure emblématique de la beat generation, mort voici plus de quarante ans. Voyage dans l'espace : la Franco-Amérique québécoise dont certaines blessures ne peuvent avec le temps se refermer. La rencontre improbable avec le canuck d'ascendance bretonne, Kérouac, devenu un des plus grands auteurs américains, avait déjà eu lieu lors du périple au Cap Nord par lequel débute Du bon usage des îles (2006). On retrouve dans ces récits de résistance une sensibilité au monde proche de celle d'un Kenneth White, encore développée dans les recueils de poèmes comme Le peu qui reste (Ed du Héron, 2009), ou La lune dans mes bras (Fédérop 2002), Poèmes du froid (éd Saint Germain des Prés, 1994). Avec La route de Samarcande (Ed.Le Sextant, 2008) le regard se portait sur un monde post-soviétique en perdition, dans une Asie centrale peuplée de personnages inquiétants.